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L’appel : entrer dans la grotte

« Je vois des choses que, jamais, tu ne verras. »

Pris par un élan fougueux, je me lançais à bras ouverts vers ces paroles :

« Débarrasse-toi de l’absurde, de l’illusoire, de ces choses que tu fabriques sans t’en apercevoir. Si je te dis cela, c’est pour que tu puisses croire que je sais quelque chose sur toi que tu ne sais pas toi-même.

Crois-en-moi !

Je m’abaisserai à tes pieds afin que tu sois convaincu que ce que je dis ou invente soit une réalité dont tu n’as pas encore conscience. De ma main j’étends mes filets de mots, ils te voilent et dévoilent mon envie de t’enrober, de te fasciner, de t’attirer, de te suggérer ce cloaque d’ignorance que tu détiens et que tu nommes connaissance. Ce que j’aime, c’est son pouvoir, sa force, son abîme qu’elle exerce sur toi et qui n’est jamais ce que tu voudrais qu’elle soit. Rejoins-moi et je te montrerai tes paroles ; je te révélerai ce que tu n’as jamais construit. Là-bas est le secret.

Aime-moi, mais méfie-toi de mes mots. »

Présence

Es-tu là ? Je suis ta présence. Ton esprit se tourne vers moi. Que tu le veuilles ou non, le temps est avec moi. Ton esprit fléchira, quoiqu’il advienne. Désormais, tu crois que nous sommes ensemble ? Tu voudrais me parler, mais tu n’y arrives pas. Je suis là et tu ne peux entrer en contact avec moi. J’ai de nombreuses paroles qui te combleraient de bonheur ou te vexeraient. Va, continue le chemin avec moi, et, allons en cet endroit où est le secret.

Je te prends par la main, ton attitude envers moi est timorée. De quoi as-tu peur ? Qu’est-ce qui t’effraie autant ? Si tu es avec moi, n’est-ce pas la preuve que nous nous sommes choisis ? Et si tu ne me trahis pas, je ne te trahirai pas ? Il n’y a que les traîtres, lesquels ont vu les limites de ce qu’ils sont, ils doutent et sont envoyés vers le puits infini de la crainte.

Rassure-toi.

Avec moi, tu es sur le bon chemin où le soleil nous accompagne. Te rappelles-tu qu’il est le plus fidèle des compagnons de la terre ? Soyons terre et soleil, l’un pour l’autre comme l’est la tête et le corps. Ils sont deux mais ne font qu’un.

T’étonnes-tu de mon habileté à t’entretenir de choses si particulières ? As-tu réussi à dresser les oiseaux pour qu’ils viennent, délicatement, t’inviter au vol ? Si tu savais le faire, tu n’aurais pas besoin de moi or, tu es là, avec moi, au début du chemin, et, je te perçois.

Ta présence est mienne.

La brise des fougères

J’éclaire ton chemin par l’espace qui nous sépare. Ni trop loin, ni trop proche, je me tiens en la distance nécessaire. Je te transmets la chaleur suffisante d’une lumière que j’allume pour toi. Elle ne peut l’être pour quelqu’un d’autre. Tu m’as appelé, si souvent, dans tes prières que tu nommes pensées, dans tes souvenirs que tu nommes expériences, dans les émotions que tu nommes joies, malheurs, douleurs.

Je suis venu à toi de nombreuses fois. Tu ne m’as pas reconnu. J’étais à côté de toi et tu m’as rejeté parce que tu doutais de moi comme si tu ne pouvais m’appeler que par mon nom pour ne pas me voir quand je suis avec toi sans nom.

Puis tu affirmes : « Tu n’es pas ! »

Regarde-moi et regarde-toi, et, autour de toi : ne me vois-tu donc pas ? Pourtant je suis comme un corps, je peux te sentir tel que tu es, et, toi, tu as de la peine en me voyant, en me sentant. Je suis si proche de toi. Tu t’éloignes de moi. Tu redoutes ma présence même si tu m’appelles, me veux. Ton désarroi n’est-il pas assez vaste sans que je te fasse connaître le puits dans lequel tu gis ? Tu veux devenir mon corps sans être mon esprit, et, tu voudrais que je te donne les clefs de ma conscience pour que tu puisses clamer que je ne suis pas ! Tu me cherches et me renies en même temps. Je ne te juge pas pour si peu.

Que serais-tu sans moi ? Puisque tu me désires sans me vouloir ?

Tu me chercherais quand même. Tu veux par ma secrète présence connaître or ce que tu n’as pas appris, c’est le chemin de ma présence, la route qu’il te faut prendre pour signifier mon absence. Tu veux me suivre. Pour cela tu es prêt à croire tout ce que je te dis.

Ton plaisir veut que je t’emmène au secret aussi docilement qu’une fougère obéit à la brise. Mais sais-tu à qui tu t’adresses ?

Toi

Je ferme mes yeux. Je te vois. Tu es, là, dans mon souvenir comme devant moi quand je les ouvre. Il y a si longtemps pourtant. Mais rien n’a vraiment changé entre ma mémoire et cette image représentée que je confonds avec toi dans le réel. Tout est toujours là comme une évidence même s’il y a de légères variations entre elles deux.

Les chemins et constructions taillés, fabriqués, tracés sont l’unique marque qui différencie ta figure de mon souvenir. Je peux te dire que le temps est passé par là, mais j’y reviendrai plus tard. Puisque je suis jonction entre le lieu et le temps, puisque je suis aussi dans ma mémoire, tu ne veux que la présence et moi, être. Nous ne sommes rien autre que matière vivante, matière pensante. Je me souviens, je me rappelle les premières observations, les premières distinctions : chants de nos matières réciproques. Le vol discret du vivant comme celui de la pensée se révèle toujours presque par hasard, furtivement telle une connexion asymptotique.

Comme un émerveillement sont nos évocations, mais nos esprits veulent le caché, le mystérieux, le non su. Chacun de nous est mémoire d’un sommeil remontant vers l’éveil. Je me suis endormi au cœur de ta présence et tout effort d’observation me réveille, m’explique, me donne des signes pour me parler, me dire que rien n’est jamais séparé, mais en relation constante avec la pensée et le vivant. Or quand je suis éveillé, tu n’es plus là. Chaque indication devient une vibration, elle résonne dans tout mon être comme une douce musique, comme un alphabet non encore exprimé. Elle me sort de ma léthargie qui s’oublie dans tes yeux. Elle est ma transparence.

Je suis ton voile.

Bâtir des paroles, figer des sons

Indications, relations, interconnexions, observations, elles ressemblent à un langage, une communication, mais elles ne proviennent d’aucun alphabet : il n’y a pas encore de connaissance. Ce ne sont que des échanges perpétuels en quête d’une impulsion transformée en signes. Ils indiquent un sens, et, attendent une direction : exactement comme dans un rêve.

Au creux de la grotte, je commence à percevoir les signes, taillés comme les ombres par le mouvement de mes mains, discernables par la grâce d’une flammèche qui s’agite au gré de nos souffles respectifs. Traces dessinées d’une connaissance qui n’a pas encore reçu de signal, ni de dire. Leurs présences se confondent en un minuscule point perdu, noyé dans l’immensité de cette surface monde.

Il me faut mettre en passé tout ce que je vois. Il m’est impossible de transmettre exactement tout ce qui est présent en nous. Je suis incapable de recréer tout ce que je perçois avec le même détail, la même précision. Je parviens à inscrire des traits, des points, des formes qui ne ressemblent à rien. Ce que je ressens ne peut se transposer en tracés clairs. Tout ce qui est là, je ne peux que le re-présenter de façon grossière, fragile, hasardeuse, schématique, stylisée sans pouvoir ajouter l’ensemble des détails qui façonnent l’immédiateté de ma perception. Avec le temps, ce temps qui est notre meilleur ami, « meliorem amicum tempus est », j’extrais de ces schémas indélicats une forme abstraite, affinée qui a pris de l’entendement et de l’intelligence avec l’âge.

Ta présence solaire, source inépuisable de beauté, contient la source infinie de mes représentations. Comme toi, dans la nature ombrée de mes inscriptions, j’amène la lumière. Je trace quelques traits tremblants, partagés en mondes encore inconnus de mon savoir. Je les identifie comme de proches signifiants. Mouvements projetés en d’immenses graphiques d’où naissent les voyages où je suis le centre et l’horizon, un trait continu entre ici et là-bas ; pour la grotte au temps cloisonné, je ne suis rien d’autre qu’un élément parmi d’autres.

Tout ce que ta lumière désire m’apparaît, mais autre chose s’inscrit : un mélange fabriqué avec des fragments discontinus, assemblés et désassemblés constamment. Je ne vois, n’observe que l’ensemble des choses variables et invariables, visibles et invisibles ; elles s’adressent à moi sous des formes inattendues. Dans cet océan d’incertitudes entre toi et moi, quelques gouttes atteignent, parfois, le sens, découvrant l’immensité et la profondeur du reste. Un labyrinthe de paroles se construit où se figent des sons.

Silènes de l’expression, je grave en toi la beauté

Il ne tient qu’à toi de sculpter la beauté en une expression qui éclairera, toi et les autres afin qu’elle sache qu’ils ne la quitteront jamais. Je dépose en chaque personne un joyau sur lequel je grave la beauté qu’il détient. Autour de ce joyau, la pensée, et autour d’elle le corps et la peau. Et autour d’eux, le système vivant. Et autour du vivant, la terre. Et autour de la terre, l’air. Et autour de l’air, les étoiles.

La beauté te confond avec le monde et toi, par connaissance, tu veux t’en séparer pour agir différemment. Tu le veux pour obtenir la permission de détruire tout ce qui n’est pas dans ta connaissance, pour séparer l’un du tout et agir dans le tout tel un être unique. Tu englobes cette différence en une raison laquelle te donne la preuve d’être. Ainsi la raison fabrique sa propre esthétique laquelle prend de nombreuses formes : essence de la différentiation, principe de la distinction, règle de l’indication. Son intention est de plier le réel à ton expression pour qu’il devienne ce qu’elle est.

L’expression est la traduction effectuée par l’être nu lequel prend soin de se couvrir. En se couvrant, il convient que la connaissance contient elle-même la racine de sa propre illusion. Ta quête est donc celle de l’exil : en dehors où tout se fixe.

– Tu veux être, à la fois, dedans et dehors, avec et sans. Que puis-je faire pour te combler ?

– Donne-moi : le temps, l’espace et la question.

– Qu’il en soit ainsi.

Toute construction est parlée

L’inscription dans un temps continu et un espace fixé, figé laisse transparaître une recette, un mécanisme : l’art de faire éclore ce qui ne veut pas se dévoiler. Ces ombres, au sens de vide, se laissent découvrir à la lueur de la lumière, elles se transforment continuellement, fabriquant de nouvelles pièces où vides et emplis se déroulent, s’étalent tels des ornements vacillants d’une rare intensité. Vastes tours et détours où il est possible de se perdre sans raison apparente. Ces chemins quasi parfaits, trop ressemblant aux labyrinthes, demandent une étude approfondie, celle du fonctionnement de ce mécanisme.

Il suffit de saisir ses rouages et cliquetis pour en établir la recette ; ainsi la bougie humaine entonne son chant de lumière. Vision constante, presque infinie, douce et agréable, elle transforme les traces inscrites en une configuration entrelacée. De nouveaux édifices se construisent afin de combler la profondeur des profondeurs, là où la pression de la connaissance se fabrique tantôt en vérités tantôt en erreurs.

De nouvelles indications apparaissent : il ne reste plus que la lumière et le vide qui l’entourent telle une force mystérieuse. Elle ne parvenait pas à l’éclairer. Son immensité se faufile comme le frémissement de l’immensité : une phrase, lointaine, furtive, balbutiante invite à prendre la forme de quelque motif impossible à transposer en savoir.

Ritournelles dans le temps

Je les vois comme elles sont. Sans aucun doute, avec les yeux de tout le monde et de personne. Voir le monde nécessite une compréhension et de «voir » et du « monde ». Tourner toujours autour des mêmes signaux : verbes et noms. Comme si connaître l’action peut donner un verbe et son contraire, un nom. Il faut se libérer de l’emprise du verbe comme celle du nom. Le verbe est la répétition imagée et magique de l’immédiat. Il participe au monde sans s’en séparer tandis que le nom se sépare du verbe en nommant le monde répété en une future représentation, et, par conséquent, il fige l’action. Le nom qui se sépare du verbe, nomme un monde séparé de son identité immédiate, mais il se la réapproprie en ajoutant à lui-même l’acte temporel de la conjugaison. Il se rassure, il est bien encore de ce monde qui agit en lui. Ni le verbe ni le nom ne peuvent trouver leur finalité sans qu’ils se complètent l’un l’autre par l’ajout d’un fragment supplémentaire : un complément qui précise la nature même de leur sens au monde, à la fois figée et active, dans le temps-action comme en dehors de tout temps et de toute action. Comme ils ne peuvent s’harmoniser l’un l’autre alors la temporalité s’immisce entre eux, en eux, au plus près de l’immédiat. Donnée externe à l’un comme à l’autre pour les rendre encore plus mystérieux à l’aune de leur matérialité.

Les phrases nous rendent notre autorité, notre certitude de savoir quelque chose. Elles nous confient, qu’il existe au plus profond d’elles-mêmes comme de nous-mêmes, les clefs d’une porte à ouvrir. Mais sur la courbe du temps les mêmes symboles s’allongent en passages labyrinthiques. Ils induisent les mêmes pensées construites à l’aide de verbes, de noms et d’autres fragments supplémentaires sans qu’il soit réellement possible d’en dénicher de nouveaux. Parallèles et imaginaires aux phrases, ils enferment, à leur tour, cette clef dans l’espoir de l’avoir, de la voir, sans jamais l’utiliser pour ouvrir la porte.

A l’intérieur de l’enveloppe

Par ce simple mécanisme ce qui aurait pu être connu devient une information sur la possibilité de connaître ce qui aurait pu être connu. Toute information est et sera segmentée, divisée de l’infini, tel le trait d’Euclide, afin de contenir, en elle, ce qu’il faut découvrir parce que c’est le chemin parcouru qui est important. Incroyable ! En elle s’harmonise les flux internes et externes de la transmission. Ils apparaissent tels des séquences qui surgissent brutalement comme pour signifier autre chose, des relations aux allures universelles.

Cet universel présuppose qu’en de simples relations abstraites informées s’expliquent et s’expriment l’ensemble des clefs et des portes. Naître au tout, c’est vouloir connaître les clefs sans les voir ni ouvrir les portes, mais c’est savoir qu’elles en sont les formes. Ainsi chaque individu, soumis aux mêmes lois d’expression prépare sa pensée à inscrire ce que d’autres savent déjà dans la mesure où l’individu est une variation infime de l’expression collective. Ce qui prend forme est l’expression identique à l’extérieur de ce quelque chose d’intérieur, fuyant et enfoui ; ils désignent une même signification présente en chaque esprit.

Tu formes une chose

Par humanité envers toi-même, tu parviens à l’ensemble des variations infinies des signaux formés dont tu es le sujet à la fois visible et invisible. Tu sais qu’il ne sera jamais parfaitement défini et déterminé pour avoir, à jamais, cette échappatoire : « en moi quelque chose d’indicible est enfermé ». Et cette chose est au-delà des mots et des concepts. Elle est ce que jamais tu ne pourras être ; sauf si tu décides, enfin, à quitter l’information, à quitter les phrases pour effectuer le passage.

Le visible sujet de l’invisible

L’utilisation du sujet induit que le « je » n’est pas exactement le « nom » qui se prononce, mais la structure d’une entité plus complexe. Un agrégat « supérieur » incluant toutes les autres formes possibles. Cette complexité, par ses propres lois et organisations, tend vers la conception de la connaissance qui se fabrique elle-même laquelle a besoin de cette constitution pour être capable d’affirmer et de clamer qu’elle est une forme générale du mécanisme qui assemble chaque pièce. Elle « s’auto-nomme » afin de se séparer de tous les autres signaux non encore formés par le biais du sens et de l’utilisation du nom.

Ainsi cette organisation autonome dont le but est de tendre vers les lois et les principes de la connaissance prépare les conditions de sa propre disparition à l’intérieur d’elle-même. Le sujet de « l’histoire des assemblages » est, en conséquence, l’outil d’une organisation relationnelle qui utilise le nom dans un but précis : celui de voir en celui-là le miroir de celui-ci par le biais habile de sa propre expression laquelle s’exprimant par la forme devient la mimétique image du réfléchi. Il se doit de disparaître par le jeu des réflexions.

Bien-sûr, le « je » ne peut s’identifier à un processus qui est plus complexe que lui-même ; le processus d’identification échouerait, et, il deviendrait une sorte d’expression métaphorique de l’être humain laquelle, par analogie, ressemblerait au processus du symbole : une enveloppe qui enveloppe une enveloppe qui enveloppe une enveloppe, etc.

Le sujet est à la fois parfaitement défini et indéfini. Il porte avec lui ses propres règles de fonctionnement. Il a été défini par la vision du monde extérieur et sa vision intérieure lesquels le construisent et le détruisent de manière permanente. Et, cependant, il sait que quelque chose n’est plus là, il le subodore, le sent, le ressent et le recherche. Il invente une chose inouïe, impensable, incroyable : la question.

Qui es-tu ?

Comment la question fonctionne ? Qui ou quoi la pose ? Comment la réponse à la question fonctionne ? Est-ce que la réponse obtenue, et complémentaire à la question, correspond à la question posée ou est-elle la demande, la preuve de quelque chose d’autre qui ne dépend pas de la question ? La réponse obtenue, est-elle correcte ? Et comment connaître le savoir ? Comment comparer cette réponse à une certitude, un savoir, une connaissance ? Comment sais-tu que la connaissance est connaissance ? Comment savoir si tu possèdes la connaissance, l’ignorance ? Est-ce que tu peux voir la connaissance ? Et comment t’en souviens-tu ? Et comment connais-tu la vision, la perception de cette connaissance ? Les questions, comme les réponses, sont-elles des expressions dépersonnalisées lesquelles séparent le tout d’un individu ou agissent-elles sur les individus pour l’inclure dans le tout ?

Les questions portent avec elles les contradictions de leur complémentarité, à l’instar des fragments complémentaires qui s’ajoutent aux verbes et aux noms. Elles forment une phrase bien curieuse en projetant un processus d’identification qu’elles fragmentent en deux parties : la question et la réponse.

Un nouveau mécanisme d’identification se met en place lequel suppose un fonctionnement différent en apparence : « Donne-moi une question et je te raconterai une histoire que tu n’as jamais entendue. » Parce que, dans la question, il y a quelque chose, proche de l’être et du secret, une forme qui veut percer ce cloaque du secret pour affirmer par connaissance le réel : celui qui répond est purifié de l’ignorance et des doutes.

La réponse à la question affirmera toujours, avec la même évidence, une simplicité supérieure : « Tu es. » Ni plus ni moins. Par le verbe le nom est, mais le verbe est aussi par le nom. L’un et l’autre sont intriqués sans que l’un ne puisse se séparer de l’autre, sans que l’autre ne puisse agir sans le premier. Ainsi tu cherches à décoder un système intriqué, voulant séparer l’un de l’autre tu imagines que c’est un savoir que tu découvres.