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l’espace d’une forme

Par-delà sans au-delà

Dans un environnement un espace est perçu. La perception spécifie qu’une chose dont le nom représente un volume quelconque y est contenue sous le nom qui le désigne. Ce volume identifie une ou plusieurs séries de combinaisons aléatoires entre plusieurs éléments lesquels s’organisent de telle sorte que l’ensemble paraisse cohérent et stable à la fois dans la durée mais, aussi, dans la configuration de chaque élément qui le compose. Comme il l’a été vu dans les textes précédents, ces combinaisons aléatoires représentent un compromis qui oscille entre le continu et le fragmentaire générant un possible paradoxe où le nom qui désigne quelque chose n’est pas représentatif de l’ensemble qu’il signifie. Autrement dit les changements d’état ne modifient plus continuellement chaque élément ; ils se comportent comme une sorte de cohésion relationnelle entre chaque élément. Dans le cas contraire, il n’y aurait ni volume ni espace.

D’un point de vue un tantinet spécial, et propre à la rhétorique d’aujourd’hui, il serait possible d’exprimer que temps que les changements d’états opèrent des modifications il y a un «travail» et au moment où ces changements d’états se stabilisent en chaînes relationnelles cohérentes alors il y a un «repos» générant une expression concevable pour une entité biologique capable de percevoir à la fois cet environnement résultant de ces modifications et d’aller au-delà de cette même perception afin d’amasser ces ensembles sous la forme d’un tout apparent d’où une «harmonie» en résulterait.

Quand le bruit du monde s’amenuise et qu’il devient un silence perçu, la parole naît. Il surgit de celle-ci quelque chose de tout à fait incroyable : elle formule quelque chose où s’entreposent des éléments curieux qui suscitent des résonances, des échos différenciés et récursifs ; ils se nouent en musiques, enchaînements logiques et parlers afin de les situer et dans le temps et dans l’espace.

Ils agissent tels des signifiants qui expliquent une immédiateté transformée en réalité différente pour chacun d’eux et dont il faudra se rappeler le sens afin de sentir les réalisations qu’ils sont censés percevoir et décrire, à chaque fois différentes, à chaque fois oubliées, décryptant une chose qui n’est jamais elle-même. Une réalité observée qui n’est pas le réel de l’immédiate perception. Ils signent par ce décalage une différence, un appel à la mémoire : l’acte de nommer.

Le nom ne spécifie pas des propriétés et/ou des lois, mais il peut renvoyer à celles-ci par une désignation qui les contient. Cette contenance prend une place. Elle se détache du reste et déplace le volume de cet espace. Ce qui se détache lui donne une formation. Cette formation change avec une temporalité et son organisation propre. Cette organisation propre peut se comparer à un système dépendant de lois naturelles lesquelles présentent des limites au-delà desquelles tout système qui se convertirait en organisation, et qui les franchiraient, rendrait impossible son existence comme organisation. Autrement dit ce principe d’organisation met en place une nécessité, celle d’obéir à sa propre structure comme dépendance de celle-ci. Ainsi les lois apparaissent comme des objets fondamentaux récursifs, des phénomènes réguliers liés à l’observation, qu’il est impossible d’outrepasser, de briser : elles agissent tels des mécanismes logiques rigides dont l’unique limite est un infini, mais elles participent au dégagement de la gangue des objets auxquelles elles appartiennent afin de déraciner leurs propriétés pour les extirper, les déplacer vers autre chose : un embryon de méta connaissance qui s’exprimerait à partir d e lui-même.

C’est pour cela qu’une formation n’est pas encore une forme précise, mais quelque chose en train de prendre forme. Ces modifications inscrivent des changements d’états lesquels laissent transparaître une configuration. La configuration ouvre la voie à des schémas qui fabriquent et tressent différentes formations en train de se modifier. Ils s’organisent en relations et connexions afin de devenir des propriétés. Celles-ci élémentaires se configurent, s’assemblent comme des fonctionnalités. Ces fonctionnalités attachent à l’espace un élément plus constant qui, à la fois, change de place et contient tous les autres éléments de configuration qui peuvent se modifier avec le temps tout en conservant différents changements d’états. Ce déplacement transporte quelque chose avec lui.

Quand tout ce qui constitue cet espace permet de le voir comme une entité propre avec des propriétés qui incluent un et/ou plusieurs schémas qui le configurent alors il devient un élément de perception. Il est le résultat du déplacement en fonction des propriétés qui semblent lui appartenir. Cette ressemblance avec quelque chose d’autre par le biais du déplacement pousse l’observateur à déposer un voile d’abstraction sur cet élément afin de mieux percevoir ce qu’il n’est pas. Il devient alors la forme réalisée, l’objet. Il perd la qualité de l’exploration, le propre de l’élément de perception, pour s’acoquiner avec le monde des méthodes observables et séparatrices : mesures, cartes, limites, certitudes, etc.

De toutes ces étapes perçues l’objet est horizon, placé à la surface de celles-ci. Les objets apprennent qu’ils sont une chose lorsqu’une entité biologique, humaine ou non, les désigne par cette surface commune en une chose. Elle est ce qu’ils ne sont pas encore. Ils végètent dans cette ignorance tant qu’ils ne connaissent pas une chose. L’objet est l’expression de ce qui est une chose, mais sans le savoir étant dans l’incapacité de la reconnaître. Pour cela il doit apprendre qu’il est chose. Les objets sont des choses et ces choses sont une chose par leur surface assemblée. Mais cette chose une n’est pas une chose. Être une chose, un élément de perception, n’est pas être comme une chose, un objet : elle y ressemble par sa surface frôlant l’horizon d’une chose. Elle appréhende une surface de perception dans un espace pour comprendre ce qui est.

L’élément de perception est l’expression de ce qui est une chose, mais sans qu’il y ait un savoir, une reconnaissance. Pour atteindre connaissance, l’élément de perception doit apprendre qu’il est chose et que cette chose est objet. L’élément de perception est multiple selon le point de vue, l’espace, les dimensions, les propriétés, etc. Toutes ces choses sont l’élément de perception, et, elles peuvent se résumer à une seule chose. Mais une chose n’est pas encore un élément perçu d’une chose. Un objet est une chose qui apprend pour comprendre ce qui est. Un élément de perception est une chose non définie par des méthodes observables. Ce qui est pour une chose, c’est reconnaître et comprendre l’égale distance entre l’élément de perception et l’objet.

L’égale distance pénètre toute chose et affirme qu’il y a une image commune qui s’abstrait de l’élément de perception et de l’objet afin de déclarer une identité en surface, composante intrinsèque de l’horizon. Elle est la réflexion d’une chose.