Arrive, arrivante, arrivée

Une femme arrive, accueillie comme on accueillait n’importe quel étranger car les familles de ce village avaient beaucoup de solidarité.

Aimable et gentille. Elle savait faire plein de choses. Tout le monde lui trouvait beaucoup de qualités. Adoptée, ils demandèrent à l’arrivante de l’aide, l’invitèrent à faire.

Fabriquer de petits travaux, ensemble : des historiques.

Les mois, les années passèrent. Arrivait une opinion sur elle. D’elle venait le monde de l’arrivée mais elle vivait toujours seule dans sa cabane.

Intelligente bien qu’elle fut considérée comme quelqu’un élaborant une histoire.

Mieux savoir qu’elle-même qui elle était, ce qu’elle était, ce qu’elle devait penser et comment elle devait avoir des relations avec les uns et les autres, avec les hommes, les femmes, les enfants.

Consulter le chamane et discuter avec ce dernier au sujet de l’arrivée : ce que tout le monde savait.

Imaginations de vies pour histoires sans vies et s’arranger de provoquer des rencontres inattendues par le biais de faire afin de justifier leurs histoires imaginées : ainsi naissent les historiques.

Elle confectionnait pour chaque personne qui lui avait donné du travail une statue. Tout le monde recevait sa statue avec enthousiasme.

Une fois assemblées au milieu du village, voilà que les statues prirent une toute nouvelle forme. Elles racontaient les histoires imaginées que chaque membre du village avait formulé : transformer l’imagination en réalité et devenir historiques.

Une fois arrivée, une autre arrivera et une autre histoire commencera. Tel est le cycle des historiques.

Toutes les choses qu’ils croyaient savoir étaient, en fabrication de la réalité, leurs propres fantasmes, leurs propres désirs, leurs propres secrets qu’ils n’arrivaient pas à dire sur eux-mêmes mais que chaque statue exprimait si bien.

L’arrivée disparut parce qu’elle était devenue membre du village possédant, elle aussi, sa propre statue.

Ensemble ils avaient fabriqué l’arrivée des historiques.

Certains allèrent consulter le chamane mais il était assis, prostré et ne disait rien devant sa propre statue.

Quelques mois plus tard, une nouvelle étrangère arriva. Accueillie comme on accueillait n’importe quel étranger car les familles de ce village avaient beaucoup de solidarité.

Aimable et gentille. Elle savait faire plein de choses. Tout le monde lui trouvait beaucoup de qualités. Adoptée, ils demandèrent à l’arrivante de l’aide, l’invitèrent à faire.

Fabriquer de petits travaux, ensemble : des distinctions.

Ils lui donnèrent la cabane de l’étrangère. Entourée de statues éparpillées, couchées sur le sol. Toutes les pierres du villages se trouvaient autour de la cabane.

Ils racontèrent l’histoire des statues.

L’arrivante n’en crut pas un mot. Ces statues ne représentaient rien du tout. C’était de grosses pierres mal taillées. Elle leur proposa de les mettre dans le près voisin afin de construire un petit rempart temporel.

Les villageois applaudirent. Il fallait bien que de la réalité, les statues retournent à l’imagination. Elle n’était plus l’arrivante mais l’arrivée et, déjà, on espérait une nouvelle arrivante.

Puis l’arrivée disparut parce qu’elle était devenue membre du village possédant, elle aussi, sa propre construction temporelle.

Ensemble ils avaient fabriqué l’arrivée des temporalités qui se distinguent des historiques.

Quelques mois plus tard, une nouvelle étrangère arriva. Accueillie comme on accueillait n’importe quel étranger car les familles de ce village avaient beaucoup de solidarité.

Aimable et gentille. Elle savait faire plein de choses. Tout le monde lui trouvait beaucoup de qualités. Adoptée, ils demandèrent à l’arrivante de l’aide, l’invitèrent à faire.

Fabriquer de petits travaux, ensemble : des transports.

La nouvelle arrivante avait ressentie beaucoup d’harmonie en voyant les pierres disposées dans le paysage formant un ensemble de haute beauté lequel orné le village d’un attrait si agréable.

Elle resta beaucoup moins de temps que les autres. Elle emporta historiques et distinctions avec elle afin de les colporter comme souvenirs produits.