Asymétrie Décalage Forme

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Asymétrie Décalage Formes

Plan

Le plan est un ensemble qui ne possède pas de limites ou de dimensions : condition initiale. Parfaitement identique à lui-même en tout point donc parfaitement symétrique ; il est impossible d’y distinguer quoi que ce soit. Toutes les formes de la distinction seront possibles, mais elles dépendent toutes de la manière dont apparaîtra une asymétrie.

L’asymétrie est une condition inclue dans le plan de telle sorte que bien que le plan soit parfaitement symétrique, ses propriétés peuvent se modifier. Les propriétés d’un plan ne sont pas des symétries propres au plan (law of crossing de George Spencer Brown) ce qui n’empêche pas que cette asymétrie soit, quant à elle, symétrique au plan. C’est ce léger décalage qui fera surgir, par la suite, les formes lesquelles dépendent de la symétrie précédente donc des propriétés du plan. Elles suggèrent l'existence d'une carte.

Trait

Le trait, une fois l’asymétrie du plan survenue, va indiquer les conditions de construction des formes qui découleront des propriétés du plan. Le trait marque une rupture de symétrie. Il est une condition indirecte du plan, une asymétrie qui permet d’élaborer les premières relations qui se distinguent tel un mécanisme. Cependant l’ensemble de ces nouveaux éléments apparaissent en même temps que ces nouvelles conditions propres au plan.

L’asymétrie est comparable à une faible lumière qui, d’un seul coup, fait surgir les propriétés du plan comme des objets observables (voir, par exemple, l'expérience d'une aurore). De même les propriétés des futures relations évoluent en même temps que les propriétés du plan se modifient. Paradoxalement le plan reste sans limites ou dimensions mais ses relations ont toutes, quant à elles, des limites lesquelles s'adaptent aux changements d’état créés dépendant des propriétés du plan primitif. Les formes qu'elles prendront dépendront entièrement des propriétés relatives et corrélées aux changements d’états.

Formations

La formation des relations est la condition réalisée de la condition initiale non réalisée en ce sens qu’elle re-présente ce qui est présenté. Elle est la forme du plan la plus restreinte parce qu’elle dépend d’une série de limites lesquelles sont inhérentes aux relations qui elles-mêmes dépendent des propriétés en train de se former par détachement et représentation. Les relations sont donc, à la fois, les formes les plus abouties de ce mécanisme pour un observateur quelconque mais aussi les formes les plus faibles pour le plan.

Sa capacité de distinction par l’observation, génère un système d’équivalence lequel confère une série de signifiants aux propriétés non encore exprimées et qui doivent être exprimables par une représentation la plus fidèle possible mais dont la forme qui est en train de s’exprimer dépend entièrement de l'observateur. Ce qui pousse ce dernier à trouver des formulations toujours plus adéquates, formulations qui doivent aller au-delà des interstices de la finitude ou des concepts tombant sous le sens afin de dénicher un ensemble de motifs beaucoup moins perceptibles par la formation d’innombrables épures non finies.

Ainsi l’expression de ces épures est une construction basée sur le principe d'équivalence, lointain souvenir d'une supposée symétrie, qui tente de retrouver la condition initiale à travers l’ensemble de ses représentations. Cependant la condition initiale retrouvée n’est jamais qu'une reconstruction asymétrique du fait que l’observateur dépend lui-même des formes issues du trait asymétrique issu du plan lesquelles ont généré bien d’autres limites, formes pour aboutir à un système cohérent susceptible de reconstruire  une image indirecte du plan initial. Bref, de ce dernier on ne connaît ou on ne retrouve jamais qu’un ensemble de propriétés lesquelles ne sont pas le plan en lui-même puisque les propriétés de ce plan ne sont pas des symétries propres au plan mais une de ses conditions, l'équivalence, qui rendent possible le plan.

Grammaires primitives

Chaque être exprime donc des représentations lesquelles forment l'image indirecte du plan. Chaque être vit dans une construction appelée histoire. À l’intérieur de cette construction sans limites ni dimensions sont mêlés le plan, les autres êtres et la manière dont est exprimée chaque construction laquelle détermine, à son tour, les limites et les différentes dimensions de l’histoire. Elle est le tracé non symétrique de ces différentes interactions ; elle recoupe à la fois la limite de l’individu dans sa dimension singulière, commune et universelle et les limites de différentes communautés dans leurs dimensions singulières, communes et universelles. Ce qui fait dire à Kant qu’il y a un fil conducteur dans la nature qu’il nomme dessein.

L’ensemble des expressions tirées de ces différentes relations forment les limites du principe de connaissance en ce sens que ces différents traits signifiants utilisés pour s’exprimer ne peuvent aller au-delà des limites imposées par les multiples relations liées à la construction de l’histoire. 

Chaque trait signe utilisé de nombreuses fois par un processus de répétition se transforme en une règle particulière et veut aboutir à un principe idéal où chaque signe serait détaché de toute représentation sensible. L’ensemble de ces traits signes finit par s’organiser, se structurer en un langage lequel s'adapte et est entièrement dépendant de l'histoire qui le contient : cette langue qui s’exprime, à la fois multiple et unique, suggère un ensemble d'articulations médianes lesquelles, par le biais des relations, dessinent les frontières, le contour d’un plan qui serait le support de tout cela.

La boucle est bouclée.

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